La Ville de Dieppe fait entendre sa voix dans la révision de la Loi sur les langues officielles au Nouveau-Brunswick
DIEPPE (N.-B.) — La municipalité dont la mission est de rayonner comme ville francophone, inclusive et moderne, fière de ses racines acadiennes, offrant des services et des infrastructures de première qualité en harmonie avec l’environnement, agit régulièrement à tire de chef de file dans différentes initiatives qui permettent l’épanouissement de ses résidents francophones, tout en offrant les services dans les deux langues officielles.
La Ville de Dieppe a donc choisi de soumettre un mémoire dans le cadre de la révision de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, où elle exprime l’importance accordée aux langues officielles avec une perspective de protection et de promotion de la langue française tout en se préoccupant d’assurer également les services dans la langue anglaise.
La Ville de Dieppe offre un portrait, à plus petite échelle, de la province du Nouveau-Brunswick en matière de langue officielle. Elle a une «majorité» de francophones de plus de 70 % et une «minorité» d’anglophones, sans oublier la présence de plus en plus importante de nouveaux arrivants. Dans ce contexte, les différentes actions de la Ville de Dieppe démontrent qu’il est possible que les communautés des deux langues officielles vivent en harmonie et dans un respect mutuel.
L’une des considérations à noter est que les membres anglophones choisissent souvent la Ville de Dieppe en raison de la vitalité de la langue française et du respect de la langue anglaise dans les programmes et les services offerts. Ces résidents y voient des avantages pour eux et leur famille.
Toutefois, il reste encore des améliorations à apporter afin de permettre aux communautés des deux langues officielles de s’épanouir pleinement dans la municipalité. Le travail qui a été accompli et qui se poursuit vise toujours au développement de la communauté dans les différentes sphères d’interventions.
La Ville de Dieppe tient en particulier à souligner certains éléments qui pourraient améliorer la situation des francophones au Nouveau-Brunswick:
Recommandation 1
Il est important que la loi soit respectée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Une loi en matière de langue officielle, c’est très bien, mais s’assurer de la respecter c’est encore mieux.
La Ville de Dieppe propose que la loi soit améliorée et qu’elle procède à sa mise en œuvre, pour s’assurer que chacun des citoyens puisse recevoir des services dans les deux langues officielles, peu importe où ils habitent dans la province.
Recommandation 2
Pour plusieurs intervenants communautaires, sociaux et économiques, la pérennité de la francophonie au Nouveau-Brunswick tient en grande partie à l’accueil et à la rétention d’immigrants d’expression française. Il faut redoubler d’ardeur.
La Ville de Dieppe exige que le gouvernement provincial fasse en sorte que l’équilibre linguistique de la province soit maintenu, et même voir à une augmentation de la proportion des francophones en s’assurant que 50 % des nouveaux immigrants soit de langue française.
Recommandation 3
Il est reconnu que les ressources financières et humaines du Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick ne sont pas suffisantes. Cela fait en sorte que l’équipe du Commissariat ne peut s’acquitter pleinement de ses responsabilités.
La Ville de Dieppe recommande que l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick s’assure d’offrir les ressources nécessaires au Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick pour lui permettre de s’acquitter pleinement de ses responsabilités en vertu de la Loi sur les langues officielles.
Recommandation 4
De nombreuses recommandations du Commissariat aux langues officielles demeurent lettre morte. Il est inconcevable que nos employés municipaux ne puissent transiger en français avec de nombreux hauts fonctionnaires du gouvernement provincial, et que nos résidents ne puissent avoir accès à des services dans la langue officielle de leur choix lorsqu’ils se déplacent dans certaines parties de la province. L’affichage routier provincial devrait refléter la composante linguistique des régions en mettant la langue française en premier dans les régions acadiennes et francophones. La musique d’ambiance dans les édifices provinciaux devrait tenir compte de la composition linguistique régionale. Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres.
La Ville de Dieppe recommande au gouvernement provincial d’élaborer des plans d’action tel que prévu dans la loi dans le but de mettre en œuvre les différents aspects de celle-ci.
Recommandation 5
Le Règlement 2002-63 de la Loi sur les langues officielles a encadré des obligations linguistiques au milieu municipal. Il s’agissait de services de premières lignes grandement concentrés sur l’aspect des communications avec les résidents. Il faut aller plus loin et réviser ce règlement.
La Ville de Dieppe demande au gouvernement provincial de mettre sur pied un comité provincial-municipal ayant pour mandat:
a. de réviser le Règlement 2002-63 de la LLO dans l’optique d’élargir les obligations linguistiques des cités, municipalités et commissions visées par la LLO;
b. de proposer une marche à suivre et un calendrier pour la mise en œuvre de la loi actuelle et de nouvelles obligations linguistiques.
La Ville de Dieppe est prête à participer à cette initiative en assurant un leadership et en s’engageant dans ce comité.
«Bien que la situation de la Ville de Dieppe est relativement avantageuse, il faut reconnaitre que la langue française demeure très vulnérable tant sur son territoire que pour l’ensemble du Nouveau-Brunswick. Il est donc le temps de donner un véritable coup de barre à la présente loi en s’assurant de la respecter et de l’améliorer», fait remarquer le maire Yvon Lapierre.
«Nous sommes d’avis que nos recommandations font partie de la solution visant à atteindre l’égalité entre les deux communautés linguistiques de la seule province canadienne officiellement bilingue», conclut le maire Lapierre.